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Le Maroc intercepte deux bateaux de migrants partis de Gambie

14.04.2023  Le Maroc intercepte deux bateaux de migrants partis de Gambie

En deux jours, le 31 mars et le 1er avril, les autorités marocaines ont intercepté deux bateaux de migrants partis des côtes gambiennes. Au total, près de 250 personnes avaient pris place dans ces deux embarcations. Les exilés tentaient de rejoindre l’archipel espagnol des Canaries, distant d’environ 1 000 km de leur point de départ.

 

C’est une interception peu courante. Le ministère gambien des Affaires étrangères a annoncé cette semaine que près de 250 personnes avaient été arrêtées en mer par la Marine marocaine, lors de deux opérations le 31 mars et le 1er avril. La majorité était originaire de Gambie.

 

Ce genre d’interceptions est fréquente au large du Maroc, pays connu pour être une terre de départ des migrants désireux de rejoindre l’Espagne continentale via la Méditerranée, ou l’archipel des Canaries via l’Atlantique. Mais fait plus inhabituel, les deux canots étaient cette fois partis des côtes gambiennes.

 

« Le premier bateau, qui a quitté la Gambie le jeudi 23 mars, transportait 161 personnes, dont 148 Gambiens », explique le ministère dans un communiqué. Quant à la deuxième embarcation, elle a pris la mer depuis les plages gambiennes le lendemain avec à son bord une centaine de migrants, dont 48 Gambiens.

 

Banjul (capitale de la Gambie), en partenariat avec Rabat, « prend les dispositions nécessaires pour assurer le rapatriement en toute sécurité des migrants gambiens », précise encore le communiqué.

 

En novembre 2021 déjà, une embarcation était partie de Gambie. Elle avait chaviré au nord du Sénégal. Deux ans plus tôt, en décembre 2019, un canot qui avait pris la mer depuis la Gambie avait aussi fait naufrage près de la Mauritanie, causant la mort de 63 personnes. Le président gambien Adama Barrow avait alors évoqué « une tragédie nationale ».

 

Nouvelle route migratoire ?

 

Cependant, les départs depuis la Gambie sont rares, indique à InfoMigrants l’Organisation internationale des migrations (OIM). Ce pays coincé au milieu du Sénégal se situe à plus de 1 000 km des Canaries. La traversée est particulièrement dangereuse en raison de la distance mais aussi des forts courants et des vents violents dans cette partie de l’Atlantique.

 

Reste que ces deux départs en seulement deux jours interrogent. Une nouvelle route est-elle en train de s’ouvrir ? Cet événement est-il un cas isolé ? Il est difficile pour l’heure de tirer des conclusions.

 

> À (re)lire :  « Les traversées dans l’Atlantique, contrairement à celles en Méditerranée, on n’en entend jamais parler »

 

« Tout ce qu’on peut dire pour l’instant, c’est que les Gambiens ne quittent plus massivement leur pays depuis 2017 », date à laquelle le dictateur Yahya Jammeh a quitté le pouvoir, qu’il exerçait depuis le coup d’État de 1994, précise Flavio di Giacomo, porte-parole de l’OIM. « Avant, ils étaient très représentés chez les migrants débarquant en Europe, mais ce n’est plus le cas ».

 

Ces exilés ont probablement pris la mer depuis les côtes gambiennes pour éviter les plages sénégalaises. Le pays a été au début des années 2000 un lieu de départ vers les Canaries. La Casamance, région du sud, était particulièrement empruntée pour les migrants cherchant à atteindre l’archipel espagnol. L’an dernier aussi, plusieurs embarcations avaient été repérées près du Sénégal, et de la Mauritanie. Mais cette zone est désormais très surveillée par les autorités.

 

Sourcehttps://www.infomigrants.net/fr/post/48236/le-maroc-intercepte-deux-bateaux-de-migrants-partis-de-gambie

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Tags : Interception maritime/Disparition en mer Lutte contre migrations irrégulières/traite Migrations internationales